Ilam (en persan : ایلاﻡ) est la capitale de la province homonyme dans l’ouest de l’Iran. La chaîne montagneuse des Kabir Kuh ainsi que la frontière avec l’Irak sont situées à proximité. Elle est peuplée de 142 330 habitants.
La guerre Iran-Irak, connue en Iran sous le nom de Guerre Imposée (en persan : jang-e tahmili) ou Défense sacrée (defa’-e moqaddas), et en Irak sous le nom de Qadessiyyah de Saddam, est une guerre qui a opposé l’Irak à l’Iran de septembre 1980 à août 1988. Au cours de cette guerre, de par sa position géographique et ses 420 km de frontière commune avec l’Irak, la province d’Ilâm a payé un très lourd tribut. Les intenses bombardements irakiens qu’elle a subis n’ont laissé aucune infrastructure économique à la province. Ils ont également conduit à l’occupation d’une partie de la province, induisant de nombreux déplacements de population. Dès la libération des territoires occupés, bon nombre de ces réfugiés regagnèrent leur contrée d’origine pour ne trouver que désolations et ruines. Pendant près de vingt-deux mois, la province d’Ilâm fut ainsi transformée en un gigantesque champ de bataille. La plupart des villes et villages iraniens qui se trouvaient près de la frontière avec l’Irak furent totalement détruits. Des tirs de roquettes et des attaques à l’artillerie lourde avaient visé la population civile, faisant de très nombreux morts et blessés. Selon le colonel Ghâssemi, la guerre a commencé à Ilâm et s’est terminée à Ilâm. Les habitants d’Ilâm furent attaqués sur trois axes : Mehrân, Dehlorân et Meymeh. La ville de Mehrân reste pour le peuple iranien un symbole de résistance, car elle fut occupée et libérée quatre fois. Hommes et femmes, adolescents et enfants, tous les habitants de cette ville furent les acteurs d’une épopée pour défendre leur ville.
De par le très lourd tribut humain et matériel payé, la population d’Ilâm a dû faire face a de nombreux défis après la guerre : tout d’abord celui de la reconstruction, mais aussi du chômage et d’une émigration massive. Ce n’est qu’assez récemment que le gouvernement a commencé à investir dans le développement des industries, notamment pétrochimiques, dans la région. La précarité et le chômage ont conduit de nombreux jeunes et moins jeunes à quitter la province pour s’installer à Téhéran ou d’autres grandes villes. Bien que la guerre soit terminée depuis 27 ans, une grande partie de la province n’a pas encore été reconstruite. La guerre a détruit plus de 36 000 maisons et pendant 96 mois, 86 régions ont été intensément bombardées. La construction d’un petit aéroport aux vols irréguliers n’a pas permis de désenclaver l’une des provinces les moins développées d’Iran.
Cette ville peut donc symboliquement être considérée comme la plus patriote de l’Iran, la plus combattante, mais aussi la plus lésée par la guerre contre l’Irak. Notre objectif en la choisissant pour débuter nos actions est de permettre contribuer à sa reconstruction et à son développement futur.